FABULATIONS

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D'une ville à l'autre, de déception en émerveillement: Florence - Bologne

 

 

Je souhaitais découvrir Séville mais Co préférait l'Italie et ce que femme veut... (ah, non, mince, ici ça marche pas!). Les vols pour Bologne étant bon marché, nous avons réservé un aller retour, 50 euros par personne pour passer une semaine en Italie avec des espoirs de soleil et de merveilles. Les réservations de logement  nous ont incités à choisir 4 jours à Florence puis 3 jours à Bologne. A chaque fois, nous avons préféré un logement avec cuisine et jardin. A peine 250 euros pour l'ensemble de la semaine. On est encore sur des vacances économiques ! Des amis, habitués de l'Italie nous ont prêtés quelques guides que... nous n'avons pas ouverts. Difficile de préparer ses vacances quand on croule sous les copies. De toute façon, je n'ai que très rarement organisé précisément un séjour. D'abord, je n'aime pas voir trop de photos des lieux que je vais découvrir et j'aime, durant mes voyages, aller un peu au gré du vent. Alors bien sûr, il y a le risque de manquer THE place to be mais c'est aussi, parfois, l'occasion de belles surprises. Ces vacances italiennes ne seront sans doute pas de celles-là! 

 

 

Premier jour du départ et première déconvenue quand au réveil , je me rappelle que j'ai oublié de réserver le parking de l'aéroport et que, bien sûr, il est impossible de le réserver moins de 24heures avant de rentrer dans les lieux. Obligés de se réfugier dans un de ces vastes parkings à quelques kilomètres de l'aéroport mais qui vous "offre" une navette pour vous y rendre. L'avantage: la navette vous dépose à quelques mètres de l'entrée, l'inconvénient: vous dépendez d'horaires précis, de la rapidité du service lors du retour et vous participez à la mise en place de ces immondes parkings qui polluent les banlieues, (déjà que vous prenez l'avion!). Bref, c'est sous une pluie battante que je m'engouffre dans le petit bureau du gérant du parking et que je tends fébrilement mon bon de réservation, pas vraiment sûre d'être au bon endroit, pas vraiment sûre que la réservation soit effective. Le jeune homme nous invite à prendre place dans sa fourgonnette et, en compagnie d'une petite famille, nous rejoignons l'aéroport. Terminale 1, une foule assez dense se presse à l'enregistrement. Pas de bagage en soute, un simple bagage cabine accélère la prodédure d'embarquement. Habitués de ces portiques, nous ne portons pas de ceinture, pas de grosses chaussures et notre nécessaire de toilette attend dans le petit sachet translucide limité à 1litre. Plus les années passent, plus les procédures me semblent rapides, moins les exigences me semblent rigides. Etonnant! Co parvient tout de même à se faire remarquer et a le droit à la détection de poudre. Il réussit haut la main et me rejoint. Je suis toujours un peu agacée par toutes ces personnes qui ne s'éloignent pas du tapis pour se rhabiller et qui empêchent la fluidité du trafic mais, finalement, c'est une crispation ridicule. La plupart des voyageurs sont des vacanciers et, une fois dans la file, personne ne manquera son avion. J'ai même une fois testé l'arrivée in extrémis à l'aéroport et me suis vue ouvertes toutes les portes d'accès rapide: 10 minutes après mon arrivée, je montais dans l'avion!

 

Il était à peine 12h et nous prenions l'avion pour Bologne. De là, rapidement, un bus nous aménerait jusqu'en banlieue de Florence où un tram tout neuf nous permettrait de rejoindre le centre ville. Quelques minutes d'hésitations et, grâce à un chauffeur du bus, nous regagnons la place San Marco. On découvira ensuite qu'on aurait aussi bien fait de nous y rendre à pied mais nous n'étions jamais venus dans cette ville (et n'avions rien préparé!). C'est dans une petite ville située à une vingtaine de minutes en bus de Florence que se trouvait notre location. Petite ville paisible (même si les voitures roulent trop vite malgré des trottoirs quasi inexistants) et location fort agréable pourvue d'une terrasse extraordinaire. Malgré l'heure relativement tardive, il faisait encore doux et cette terrasse nous réjouissait. Malheureusement, nous ne l'utiliserions jamais. Chaque matin, nous prenions le bus pour Florence, dont nous ne rentrions que la fin de journée entamée. Toutefois, se retrouver dans cet endroit nous a permis de décompresser d'une ville qui nous semblait trop bruyante, trop touristique.

 

 Parce que, loin des attentes de lieux exceptionnels, Florence nous a déçus. Arriver à Florence, c'est se noyer dans une masse de tourisme, longer des boutiques touristiques et entendre toutes les langues mais peu l'italien. Visiter Florence c'est devoir débourser des sommes impressionnantes pour accéder aux musées, aux expos, aux églises, visites que vous bouclerez rapidement, emportés par la foule qui vous oblige à presser le pas. Visiter Florence c'est aussi découvrir les oeuvres qui illustrent tous les manuels scolaires, tellement aperçues qu'elles ont presque perdu leur caractère exceptionnel. C'est sans doute aussi un problème de culture, une époque que je maîtrise mal et des tableaux tellement restaurés, exposés derrière une lumière envahissante, qu'ils ne transpirent pas autant la magie des tableaux plus récents dont on devine les traits de pinceau de l'artiste. J'imagine que nombreux esthétes me trouveront stupide mais, c'est une fait, face à nombreux tableaux, je me suis sentie peu bouleversée. J'ai certes énormément apprécié le couvent san Marco mais n'ai ressenti que peu d'émotion devant les Botticelli. Visiter Florence, c'est heureusement, arpenter les collines environnantes, sortir des circuits balisés et se retrouver dans des ruelles plus chaleureuses, plus humaines. Certes, Florence regorge de palais et de merveilles, de plaques rappelant la visite de tel ou tel illustre mais je ne m'y suis pas sentie sereine, enveloppée, intéressée. Est-ce pour cela que, durant ce séjour, je ne me suis pas sentie bien, je ne parvenais pas à me sentir détendue. Co et moi avons connu quelques tensions, une vision peut-être des vacances qui ne s'accommodait pas, une relation qui se distendait régulièrement. Finalement, mon plus beau joli souvenir de Florence, c'est sans doute cette "enoteca" qui proposait des vins locaux en vrac. Le jeune gérant, alors que nous ne lui demandions qu'une seule bouteille, prit le temps de nous expliquer les cépages, les différences entre les füts... inutile de dire que le vin fut excellent; il y eut aussi ce musée, à la gloire du cycliste local, qui m'a davantage émue.

 

 

 

 

Florence nous a déçus, Bologne nous a enchantés.

 

Là où Florence respirait l'entreprise touristique, Bologne regorgeait de vie. Les rues animées chantaient l'italien, les places accueillaient certes quelques touristes mais aussi des locaux qui profitaient de leur samedi, d'animations pour un développement durable... Là où Florence obligeait sans cesse à sortir son porte-monnaie, Bologne ouvre ses églises, ses palais. Les portiques guident vos pas, semblent vous protéger des éléments qui, d'ailleurs, ne furent pas toujours cléments (nos rêves d'été ont pris l'eau). Nous avons arpenté la ville, visité multiples églises particulièrement en ce début de semaine sainte, nous avons bien sûr, découvert  la chartreuse, si imposante à la sortie de la ville. Cette fois, c'est au coeur du centre historique que nous logions et nous n'avons pas regretté. L'appartement était sans charme et sans lumière mais il nous permettait de retrouver rapidement l'atmosphère de Bologne que nous aimons temps. La montée à San Luca, malgré une arrivée durant la fermeture méridienne, ne nous a pas déçus et nous a permis de contempler les Appenins, après avoir aperçu le stade de foot local. Cette ascension, longue de 3,5km, est recouverte par 666 portiques. La veille, c'est au sein des serres du jardin botanique que nous consommions un excellent cappuccino. Lieu invitant à la rêverie et à la sérénité. C'est au coeur de la bibliothèque municipale, encadrant une cour couverte, dédiée à Umberto Eco que nous avons pu parcourir la presse nationale et régionale. Des espaces permettaient à de jeunes enfants d'aller à la chasse aux livres. Sans cesse des moments d'enchantement, comme ce passage par l'ancienne université, découverte par hasard et offrant une architecture foisonnante. Nous étions sans doute un peu repus des musées florentins et n'avons guère découvert ceux de Bologne mais les quelques aperçus m'ont fait presque regretter de n'être pas restés une semaine dans cette si attachante ville.

La semaine a filé rapidement, déjà il était l'heure de reprendre l'avion. A notre retour, un bagage abandonné entrainait la fermeture complète d'un terminal. Quelques difficultés à joindre le conducteur de notre navette, quelques problèmes concernant le réglement du parking, et, de nouveau la pluie, comme pour nous rappeler que les vacances étaient déjà (presque) finies.

 



19/04/2019
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