FABULATIONS

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Quand tu passes le bac

Pourquoi cet article a été publié alors que je n'avais pas réussi à l'écrire?

Je voulais raconter quelque peu ces épreuves orales, les premières pour ces élèves qui l'an prochain tenteront de décrocher le baccalauréat. Épreuves anticipées de français, EAF dans le jargon de l'éducation nationale ! Je voulais les décrire et je me suis heurtée à une difficulté, comment nommer ceux que j'ai rencontrés. Et j'en ai voulu à cette écriture inclusive qui "genre" les personnes. Avant, le mot candidat permettait certes d'évoquer le candidat masculin mais avait aussi la valeur du neutre. Or, c'est ce que je voulais, le neutre. Utiliser l'écriture inclusive c'est vouloir évoquer les gars et les filles dans leur dimension genrée, ce que je refuse. Peu m'importe qu'il soit masculin, féminin ou autre, j'ai en face de moi des individus qui ne se définissent pas par leur sexe mais bien par leur neutralité. Et cette difficulté m'avait amenée à cesser l'article.

Et pourtant, j'ai dû appuyer sans m'en rendre compte sur "publier".

 

Passer les eaf, c'est souvent une source d'anxiété et de nouveauté. La seconde favorisant la première. Pourtant, pour certains candidats, c'est aussi un non événement, n'entraînant ni révision, ni inquiétude ni même quelconque préparation. Ces candidats sont généralement des beaux parleurs, des jeunes garçons le plus souvent, arrivant sans convocation ni aucun texte et s'étonnant de ne pas savoir répondre aux questions posées. Ils vous toisent de leur regard provocant et laisse entrevoir l'ennui profond que vous leur inspirez. Les 10 minutes dont ils disposent pour répondre à la question posée se révèlent bien trop longues puisque deux minutes suffisent. Ensuite les dix minutes suivantes d'entretien s'étirent interminablement tant leur silence ou leur "je ne sais pas" se succèdent. Ces candidats s'oublient rapidement et ont tout de même occasionné un travail, pour l'enseignant, conséquent autant qu'inutile.

Ces candidats sont nettement minoritaires. La majorité des candidats ont préparé leurs textes, apporté leurs documents et espèrent un peu de chance. Malheureusement, bien souvent, ils ont oublié les cours suivis, les notions vues et ne peuvent que répéter l'analyse travaillée en classe. 

Une autre minorité regroupe les candidats capables d'élaborer une analyse personnelle et de répondre aux nombreuses questions posées. Peu nombreux, certes, mais parfois impressionnants de maîtrise et de culture.

 

Je ne crois pas que ces épreuves soient des épreuves équitables. On se rend compte que le milieu social influence énormément la réussite à ces oraux et l'enseignant eu dans l'année a également une influence importante.

 

Pour les profs qui font passer ces oraux, c'est souvent quelques journées assez difficiles. Chaque enseignant de voit remettre 6 à 7 listes de textes différentes, doivent inventer environ 70 questions et connaître environ 20 à 25 œuvres différentes. Certes, certains textes reviennent souvent mais, parfois, des romans inconnus, des auteurs confidentiels sont choisis.

 

Pendant 8 jours vivre au rythme du bac est une épreuve mais c'est aussi parfois un plaisir.

 

Les années à venir sont incertaines !

 



12/07/2019
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