FABULATIONS

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C'est quand qu'on va où

Les journées passent, sans ennui et plutôt rapidement, favorisées par un boulot dantesque, des messages d'élèves charmants, des récits parfois étonnants, émouvants. Les journées passent et s'éloigne pourtant l'espoir d'une sortie, la fin du confinement. Les deux semaines initiales semblent une peau de chagrin inversées. Plus j'avance plus la durée s'allonge même si officiellement rien ne semble décidé. 

Les jours se multiplient et l'organisation se peaufine. Les tours de courses, de cuisine, de vaisselle se succèdent sans planning établi mais avec la volonté de chacun de faire sa part, d'oeuvrer pour la communauté.Tout semble parfait. Les cours, le travail, les séances sportives, même le soleil est enclin à briller. Parfait, la santé qui s'améliore, le virus qui ne semble pas prendre racine et les sourires qui se multiplient. Parfait. Et pourtant, les susceptibilités se dessinent, les tensions affleurent, malgré tout, malgré les retenues de chacun.

 

Et moi, j'étouffe. J'avais déjà cette sensation d'étouffement avant le confinement, cette impression que ma vie ne m'appartenait pas, que ma vie ne me convenait pas. Je ressentais déjà cette pression environnante, cette sensation de perte de liberté, ce besoin de souffler. J'étouffe parce que les choix que j'ai faits n'ont pas été les choix que j'aurais voulu faire. J'éétouffe parce que ma vie, sans le confinement est une vie étouffante. 

 

Savoir qu'on n'est pas armé pour exister, s'affirmer, s'aimer. Savoir qu'on n'est pas armé parce qu'on n'a que de l'amertume, l'incapacité de voir derrière la brume. Savoir que c'est nous le problème et non pas les autres, et non pas l'organisation, les silences, la maison. J'ai un problème. Je ne me supporte pas et on m'oblige à vivre avec moi.

 



26/03/2020
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